Eliane Lévêque-Griffanti raconte sa vocation d’experte-comptable, son passage en entreprise et la transformation numérique de son cabinet. Entre enthousiasme, transparence et volonté de changer les pratiques, elle partage avec sincérité son quotidien de chef d’entreprise et dévoile les défis auxquels se confronte la profession.
Eliane Lévêque-Griffanti raconte sa vocation d’experte-comptable, son passage en entreprise et la transformation numérique de son cabinet.
« Je crois qu’il y a quatre grandes sources de motivation : le pouvoir, la reconnaissance, le plaisir et l’argent. Chez moi, ce sont la reconnaissance et le plaisir qui priment. »
Le métier d’expert-comptable évolue à grande vitesse et exige aujourd’hui d’aller bien au-delà de la seule production de bilans. Dans ce podcast, Valentin Tonti-Bernard reçoit Eliane Lévêque-Griffanti, expert-comptable. Eliane revient sur son parcours atypique, ses années passées en tant que directrice administrative et financière, son retour en cabinet et la transformation de sa structure grâce à une approche numérique plus aboutie. Entre enthousiasme, transparence et volonté de changer les pratiques, elle partage avec sincérité son quotidien de chef d’entreprise et dévoile les défis auxquels se confronte la profession.
Eliane explique avoir su dès l’âge de 13 ans qu’elle souhaitait embrasser la profession d’expert-comptable, sans pouvoir expliquer l’origine de cette aspiration. Après huit années d’études, elle obtient son diplôme à 27 ans. Pourtant, à ce moment précis, elle décide de ne pas rester en cabinet et choisit de devenir directrice administrative et financière dans une entreprise industrielle d’une trentaine de personnes. Ce passage de cinq ans lui confère une compréhension très concrète des réalités quotidiennes d’un dirigeant, qu’il s’agisse de gestion des ressources humaines, de problématiques de trésorerie ou de négociation avec l’inspection du travail.
Après avoir goûté à la vie de salariée et validé son diplôme, Eliane décide de renouer avec l’expertise comptable pour valoriser ses huit années d’études. Elle rencontre alors le fondateur d’un cabinet, qui souhaite peu à peu transmettre son entreprise. Ce dernier lui propose d’abord de travailler à ses côtés, puis de s’associer progressivement. L’entente est naturelle et se base sur une confiance mutuelle, renforcée par le grand sens de l’autonomie laissé à Eliane. Les premières années se révèlent très positives, avec un doublement rapide du chiffre d’affaires du cabinet, grâce à une démarche commerciale dynamique et au soin apporté aux clients.
Face à des divergences stratégiques, Eliane décide de reprendre la majorité de son cabinet. Elle souhaite accélérer la transition numérique et mettre en place de nouveaux outils de gestion pour simplifier la comptabilité, automatiser certaines tâches et se consacrer à un accompagnement plus personnalisé de ses clients. Le changement se fait parfois dans la douleur. Le passage à un nouveau logiciel en l’espace de quinze jours provoque l’incompréhension d’une partie de l’équipe. Plusieurs collaborateurs quittent la structure, ce qui entraîne un surcroît de travail et la nécessité de repenser la gestion des ressources humaines. Son mari rejoint alors l’aventure pour aider à la réorganisation interne.
La détermination d’Eliane la pousse à maintenir le cap, malgré les difficultés de recrutement et la lourdeur du quotidien. Elle opte pour une organisation radicalement différente, où les collaborateurs peuvent partir dès 16h30, sans heures supplémentaires systématiques. Avec l’appui d’outils numériques, la période de clôture des bilans est moins pesante et chacun parvient à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Dans le podcast, Eliane Lévêque-Griffanti insiste sur la nécessité de clarifier la valeur ajoutée du cabinet d’expertise comptable. Depuis la pandémie, ses clients attendent davantage qu’un bilan annuel. Ils souhaitent un suivi continu, une analyse régulière de la trésorerie et un éclairage sur des sujets de management ou de gestion RH. Eliane explique avoir entamé un virage majeur vers le conseil, avec une facturation plus adaptée à la valeur réelle apportée. Elle regrette que la profession se cantonne trop souvent à des forfaits basés sur la production, alors que l’impact économique d’un conseil pertinent peut s’avérer considérable pour un entrepreneur.
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