Avi Bitton – Être avocat, c’est défendre… mais aussi entreprendre

Valentin Tonti-Bernard reçoit Maître Avi Bitton, avocat en droit social à Paris et figure désormais incontournable de la négociation de départ des cadres dirigeants. Son parcours, marqué par les risques assumés, les déclics successifs et une profonde lucidité sur le métier d’avocat, raconte une vérité rarement abordée : être avocat, c’est défendre… mais c’est aussi entreprendre.

Un départ loin d’être évident : du BEP à la Sorbonne

Rien ne prédestinait Avi Bitton à devenir l’un des avocats les plus visibles de sa génération.
Arrivé en France à l’âge de sept ans, élevé dans un milieu modeste, il connaît une scolarité chaotique : redoublement, absence de brevet, orientation en BEP/CAP vente.

Puis vient le déclic. Il se redresse, travaille avec acharnement, décroche un bac STT puis entre à Paris 1 – où le travail finit par payer. Deuxième de promo sur 1 200 étudiants, sélectionné en magistère, puis départ pour un LLM à la London School of Economics, financé par un prêt de 30 000 €. Un investissement qui lui ouvrira les portes d’un grand cabinet anglo-saxon.

Clifford Chance, puis le grand saut

Avi commence sa carrière en droit bancaire et financier chez Clifford Chance. Un environnement prestigieux… mais qui ne lui correspond pas.

En 2005, contre l’avis de tous — pas de réseau, pas de fortune, un prêt bancaire sur le dos — il décide de s’installer.
Il garde en mémoire le conseil d’un aîné :

« Pour s’installer, ce n’est jamais le bon moment.
Le plus tôt tu sautes du nid, le plus vite tu apprends à voler. »

Ce saut dans le vide deviendra la pierre fondatrice de son parcours entrepreneurial.

Le paradoxe : image de réussite, réalité financière fragile

Pendant quinze ans, le cabinet grandit : jusqu’à huit avocats, des dossiers médiatiques, une belle visibilité.
Pourtant, en coulisse, l’équation ne tient plus. Malgré une image publique forte, les fins de mois sont difficiles, la trésorerie fragile, la croissance instable.

Avi résume cette période par une image forte :

« Je n’avais plus que les narines hors de l’eau. »

C’est une vidéo d’un avocat américain, Mike Morse, qui déclenche un nouveau virage : la nécessité de traiter son cabinet comme une entreprise.

Le tournant stratégique : se nicher, se positionner, structurer

Avi mandate Libéral Conseil pour un audit complet et une refonte stratégique. Les recommandations sont simples mais exigeantes :

• se recentrer sur son cœur de valeur,
• clarifier sa proposition,
• restructurer la communication,
• augmenter et assumer ses honoraires,
• filtrer les demandes grâce à un questionnaire qualifiant,
• professionnaliser son modèle économique.

Il applique tout — rigoureusement.

Résultat :

Chiffre d’affaires multiplié par trois.
Rentabilité décuplée.
Cabinet repositionné.

Mais surtout : un positionnement clair et assumé autour d’une niche extrêmement précise.

Aujourd’hui : la référence des négociations de départ pour cadres dirigeants

Le cabinet Avi Bitton se concentre désormais sur une promesse limpide :

Négocier un départ à l’amiable de la manière la plus avantageuse possible, en protégeant la réputation professionnelle du cadre et sans passer par des procédures longues et aléatoires.

Consultation à 720 € TTC, honoraires de résultat à 24 % TTC, dossiers à forts enjeux, remboursement fréquent des honoraires par l’employeur dans l’accord final : Avi assume pleinement une offre haut de gamme.

Son track record parle de lui-même : des accords majeurs, des condamnations emblématiques, des négociations face à des groupes du CAC 40, et un usage parfaitement maîtrisé des médias comme levier stratégique.

Influence et communication : un outil au service de la défense

Très présent sur les réseaux sociaux (TikTok, YouTube, LinkedIn), Avi Bitton utilise sa visibilité comme un élément de rapport de force.

Dans une négociation, un employeur ne raisonne plus seulement en risque prud’homal. Il raisonne en risque réputationnel.
Un avocat exposé, régulièrement repris dans la presse, change les équilibres. Et Avi assume cette approche, même si elle lui a valu jalousies, critiques et signalements.

Une équipe choyée : New York, Miami et reconnaissance réelle

Avi ne cache pas son attachement à son équipe. Voyages à New York puis Miami, sixième semaine de congés payés, reconnaissance concrète. Il s’étonne lui-même de voir combien de cabinets riches n’investissent pas dans leurs collaborateurs.

« Vous n’êtes rien sans votre équipe.
Récompensez-les. Vraiment. »

Croire en soi, même quand personne n’y croit

À ceux qui doutent, Avi adresse un message qu’il aurait aimé entendre plus jeune :

« Les limites, c’est dans la tête.
On ne donnait pas cher de mon avenir. J’avais tort d’y croire…
et ils avaient tort de ne pas y croire. »

Son défi aujourd’hui n’est plus d’attirer les dossiers :
il est de gérer la croissance, recruter, structurer, intégrer plus d’IA, optimiser l’espace, organiser le télétravail.

Conclusion : l’avocat qui a fait du risque une stratégie

Maître Avi Bitton incarne un avocat qui n’a jamais séparé la défense du business.
Pour lui, entreprendre n’est pas trahir la robe. C’est la condition pour mieux servir ses clients, mieux protéger ses équipes et construire un cabinet véritablement pérenne.

Un parcours qui rappelle une vérité simple :
l’audace est souvent le facteur différenciant entre un cabinet qui survit… et un cabinet qui grandit.